Mais, la RSE c'est quoi au fait ?
L'acronyme signifie Responsabilité Sociétale des Entreprises, on l'appelle aussi Responsabilité Sociale des Entreprises ou plus largement Responsabilité Sociétale/Sociale des Organisations (RSO).
Elle est définie par la commission européenne comme "l'intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes".
Dit autrement, il s'agit de la contributions des entreprises / organisations aux enjeux du Développement Durable.
En bref, l'objectif est d'avoir un impact positif sur la société tout en étant viable économiquement.
Qui est concerné par la RSE ?
La RSE, ça ne concerne que les "grosses boîtes". 👎
🛑FAUX !
Toutes les structures, quels que soient leurs statuts, tailles ou moyens peuvent agir.
Seules les entreprises cotées en bourse et les entreprises au chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros ou de plus de 500 employés ont l'obligation de rendre des comptes sur leurs impacts sociaux et environnementaux via du reporting.
Je ne cesse de répéter aux petites et moyennes structures que j'accompagne qu'elles doivent s'y mettre, que c'est un élément "différenciant" et en passe de devenir déterminant.
Surtout qu'à défaut d'avoir les équipes marketing pour les valoriser ... les petites et moyennes structures font très souvent déjà beaucoup de choses qui relèvent de la RSE, sans même en avoir conscience.
La RSE, pour quoi faire ?
Dans un rapport d'octobre 2019, le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), liste différents types d'enjeux :
des enjeux politiques et éthiques
des enjeux économiques et financiers
des enjeux sociaux
des enjeux environnementaux
des enjeux sociétaux
"Il s’agit de définir un développement soutenable, inclusif, égalitaire et économe des ressources limitées de la planète. Il n’y aura pas de progrès social sans une économie saine ; il n’y aura pas d’économie du tout sur une planète morte ; il n’y aura pas de transition écologique sans progrès social et réduction des inégalités. Jusqu’à aujourd’hui, le champ économique a toujours prévalu sur les 2 autres piliers du développement durable. L’enjeu des transitions est bien de changer de paradigme pour résoudre les crises majeures qui sont devant nous et trouver un réel équilibre entre ces trois piliers. La RSO est un excellent outil pour y parvenir."
Comment faire pour agir concrètement en matière de RSE ?
Le rapport énumère les multiples moyens de prendre en compte la RSO dans la vie de l'organisation :
amélioration de la gestion des risques (humains, environnementaux, ...),
diminution des impacts environnementaux négatifs ou augmentation des positifs,
politique d'achat responsable,
adhésion à une association d'entreprises responsables
. . .
Parmi les actions "structurantes" :
formation de la gouvernance sur les sujets RSO
intégration de critères RSO dans la part variable de la rémunération des dirigeants, voire des salariés
mise en place d'instances de dialogue donneurs d'ordre / sous-traitants
mise en place d'une comptabilité élargie aux enjeux sociaux et sociétaux (comptabilité CARE)
. . .
Les engagements peuvent se concrétiser par des actes tangibles en matière de gouvernance, de rémunération, d'outils de gestion, ...
La politique RSE/O et les actions qui en découlent impactent toutes les parties prenantes, et notamment les salariés qui doivent être associés aux différentes étapes (définition, conduite, évaluation). Une bonne opportunité de redonner du sens à l'action et de les rendre fiers de la structure pour laquelle ils travaillent.
Quelques exemples d'actions RSE ?
RSE/O & Environnement
Passer à un fournisseur d’énergies renouvelables
Mettre en place un plan de déplacement d’entreprise
Établir un plan de réduction des déchets
Penser au recyclage
Réduire votre consommation de papier
Évaluer vos consommations d’énergie / d'eau
Optimiser sa consommation d’énergie grâce à un plan de réduction du gaspillage énergétique
Mieux gérer la température de vos infrastructures
. . .
RSE/O & RH
S’assurer de respecter les règles de base de la santé et de l’hygiène au travail
Respecter le droit du travail
Proposer du télétravail (dans de bonnes conditions)
Promouvoir l’égalité hommes-femmes dans la structure
Promouvoir la diversité dans vos équipes (et développer des pratiques inclusives)
Promouvoir des formes de management plus démocratiques
. . .
RSE/O & pratiques sociétales
Établir des règles pour les achats responsables
Participer au développement économique local en choisissant des partenaires locaux
Favoriser les circuits courts
Interagir avec l’économie sociale et solidaire
Rédiger une charte éthique
Évaluer et agir sur votre empreinte économique locale
. . .
Attention ce ne sont que des exemples !
Pour avoir du sens, les actions doivent s'inscrire dans une démarche globale, en concertation avec les parties prenantes.
Quelques exemples de "bénéfices" liés à la RSE ?
Faciliter le recrutement en améliorant son attractivité
Motiver ses collaborateurs autour d’un projet positif et améliorer sa marque employeur
Garantir la santé, la sécurité et le bien-être au travail
Améliorer les relations avec ses partenaires (fournisseurs, prestataires, etc.)
Se différencier dans son positionnement lors de réponse à des marchés publics
Attirer des investisseurs / des mécènes
Agir pour le bien sociétal
Réduire son impact sur l’environnement
Favoriser l’innovation (en recherchant des solutions pour faire "autrement")
Améliorer sa "notoriété"
Être en phase avec les attentes de ses clients / son public / ses usagers
Justifier le bien-fondé de ses activités
. . .
Vous avez dit performance ?
Une étude de France Stratégie fait même ressortir un gain de performance de 13%, pas mal non ?
Quel est le cadre réglementaire de la RSE ?
La Norme ISO 26000
Il existe une norme ISO (ISO 26000) qui définit le périmètre de la RSE au travers de 7 thématiques :
La Loi PACTE du 22/05/2019
Le Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises (PACTE) permet de redéfinir la raison d’être des entreprises et de renforcer la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux liés à leur activité.
La Loi vient ainsi modifié certains articles du Code Civil pour :
intégrer la notion jurisprudentielle "d'intérêt social"
affirmer la nécessité pour les entreprises de prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux inhérents à leur activité
reconnaître la possibilité aux entreprises qui le souhaitent de se doter d’une raison d’être dans leurs statuts (= projet de long terme dans lequel s’inscrit l’objet social de l’entreprise).
La Loi a également créé le statut "d'entreprise à mission", qui se caractérise par 2 éléments :
une raison d'être : "constituée des principes dont la société se dote et pour le respect desquels elle entend affecter des moyens dans la réalisation de son activité. Elle explicite l’identité et la vocation de l’entreprise et éclaire son passé et son futur » (article 1835 du Code Civil
des objectifs associés
Pour autant, il est possible de développer des actions RSE/O sans s'inscrire spécifiquement dans un cadre réglementaire, souvent trop contraignant pour les petites structures.
Ressources
RH IN SITU aussi fait sa petite RSE, à son échelle
Et c'est naturellement là que vous vous demandez ce que moi je fais, histoire de voir si je mets en application mes principes ?
1. J'ai développé mon activité au sein d'une Coopérative d'Activité et d'Entrepreneur.e.s sous statut de SCOP 🤲
Ca change quoi ? Beaucoup de choses ! Un projet collectif, la mutualisation au service de toutes les activités, la coopération entre entrepreneur.e.s, la gouvernance partagée, la transparence dans le fonctionnement, le fait que chaque personne vaut 1 voix, le partage des bénéfices de façon limitée pour capitaliser avant tout dans l'outil collectif . . .
2. J'accompagne majoritairement des structures à "impact positif" 🟢
Ca veut dire quoi ? il peut s'agir de structures qui oeuvrent dans un secteur d'activité en lien avec le social, l'environnement, l'éducation, la culture, les médias avec une finalité vertueuse ... ou bien qui ont mis en place des modes de gouvernance ou de fonctionnement "plus démocratiques" en leur sein.
J'accompagne aussi celles qui sont en questionnement sur leurs pratiques pour les améliorer.
3. L'ensemble de mon approche vise à faire évoluer les organisations vers des relations (plus) vertueuses 🔆
Esotérisme ? Les questions de Qualité de Vie et des Conditions de travail sont en filigrane de toutes mes interventions : qualité du travail, organisation, pratiques managériales, relations professionnelles, dialogue social, ...
Avec un objectif assumé de développer la performance économique ET sociale, pour que tout le monde s'y retrouve.
4. Je traite toutes les parties prenantes avec considération, respect et bienveillance 😊
Qui sont les "parties prenantes" ? Les dirigeants, les salariés, les représentants du personnel, les administrateurs, les financeurs, les conseillers OPCO, les partenaires institutionnels, ...
Avant la fonction je vois l'humain et j'ai à coeur d'appliquer la "règle d'or", à savoir traiter les autres comme je voudrais être traitée.
5. Je choisis la proximité et j'opte pour des modes de déplacement responsables 🚲🚂
Kezako ? Je fais 80% de mes déplacements professionnels à vélo, 18% en transports en commun et 2% en voiture quand vraiment je ne peux pas faire autrement.
Sauf rares exceptions, mes clients sont basés sur Lyon et communes limitrophes. Être en proximité limite mes déplacements et permet de réaliser l'accompagnement au rythme des équipes et pas dans un objectif d'optimisation de mes frais de déplacement.
6. Je limite mes déchets 🗑️
Je ne peux pas travailler sans matériel informatique. Par contre, j'achète du matériel durable, avec un bon indice de réparabilité et je suis en 0 papier.
7. Mon restaurant d'entreprise (= ma cuisine) ne sert que des repas végétariens 🥕
Et oui, j'ai conscience de risquer le clivage, mais j'assume :-)
Ce n'est pas grand chose me direz-vous et je suis bien d'accord, je ne m'endors pas sur mes lauriers et suis toujours en train de questionner mes pratiques pour les améliorer.
A l’échelle de ma coopérative, Elycoop, voilà ce qui se passe :
Dans le cadre de son projet stratégique, Elycoop a engagé une démarche volontaire d’actions en faveur de son impact environnemental autour de 4 axes :
Sensibiliser l'ensemble des entrepreneur.es et de l'équipe support dans la prise en compte de la nécessaire transition écologique dans leurs activités
Accompagner et soutenir la démarche collective et individuelle pour calculer son empreinte écologique et se doter de moyens d'action pour la réduire et à terme la faire disparaître
Diminuer, ou a minima compenser, ses émissions de gaz à effet de serre et son utilisation des ressources naturelles dans ses activités pour obtenir un impact neutre sur l'environnement d'ici 2040
Depuis plusieurs années, des cercles de réflexion ont travaillé sur les pratiques responsables des entrepreneurs (pratiques numériques responsables, parcours entrepreneur responsable, mesure d’impact, déplacements responsables …) et ont abouti à plusieurs actions concrètes :
Etablissement d’un bilan carbone pour l’ensemble des coopérateurs et pour la structure
Mise en place d’un groupe d’échange de pratiques professionnelles autour de la transition écologique (Groupe pour Agir et Construire notre Transition vers des offres éco-responsables (GACTE))
Embauche d’une chargée de mission Transition Ecologique pour animer les actions environnementales et être en appui des entrepreneurs sur ces thématiques
A compter de 2024, un parcours d’entrepreneurs éco-responsables permettra aux entrepreneurs de s’enrichir lors de formations et ateliers autour de 3 grandes thématiques : numérique, achats responsables, mobilité;
Et vous ? vous vous y mettez quand ? 😉
Opmerkingen