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  • Photo du rédacteurFanny LE GUEN

Pourquoi je n'augmenterai pas mes tarifs en 2024

Dernière mise à jour : 14 déc. 2023

flèche humaine

Ahhhh, la question des tarifs ...


Quand on créé son activité, elle occupe beaucoup l'esprit voire elle perturbe, car elle vient titiller des choses beaucoup plus profondes que la simple rationalité économique 📊


étonnement

Lorsque j'étais DRH salariée, j'étais souvent effarée par les tarifs des prestataires externes qui nous accompagnaient. Mon élément de comparaison était le coût jour d'un salarié, en plus sans vraiment prendre en considération tous les coûts indirects. Je me disais, ils et elles doivent vivre comme des nababs 👑😆


Comprendre ce qui se cache derrière un coût jour

rh in situ

Lorsque j'ai créé RH IN SITU en 2017, au sein de la Coopérative d'Activités et d'Entrepreneur.e.s (CAE) Elycoop, j'ai été accompagnée sur la construction d'un modèle économique pour mon activité (🙏🏻 Elycoop).


elycoop

Déjà, il faut savoir qu'au sein d'une CAE, on a (à terme) le statut d'Entrepreneur.e Salarié.e Associé.e (ESA), qui est un statut très particulier défini par le Titre III du Code du Travail.

Les ESA bénéficient de la protection sociale comme n'importe quel.le salarié.e.

La différence ? c'est que les cotisations salariales ET patronales sont couvertes par le chiffre d'affaires qu'ils.elles génèrent. Autre spécificité (du moins dans certaines CAE), les ESA doivent provisionner pour pouvoir financer la rupture de leur contrat si leur activité n'est plus viable ou s'ils.elles souhaitent quitter la coopérative. C'est tout à fait logique, dans le cas contraire, cela reviendrait à faire payer les ruptures conventionnelles par le collectif (= les autres entrepreneur.e.s).



question

Pourquoi choisir ce modèle d'ESA en CAE (maintenant que vous êtes familèr.e des acronymes) ? Parce que :

  • j'avais toujours été salariée, et que j'étais attachée à la protection sociale que permet ce statut

  • j'ai toujours su que je ne voudrai pas créer une entreprise et embaucher des personnes

  • je voulais être indépendante mais pas précaire

  • j'avais besoin d'un accompagnement sur les questions comptables

  • j'avais envie de faire partie d'un collectif (choisi 😁)



compréhension

Au-delà, des spécificités de ce statut, le travail sur le modèle économique m'a fait prendre conscience que mon chiffre d'affaires devait couvrir :

  • les temps non rémunérés et pourtant indispensables au développement de mon activité (communication, réseautage, création d'outils, rdv prospects, construction de propositions, ...)

  • les temps non rémunérés et les coûts liés au développement de mes compétences (veille juridique et thématique, formations, ...)

  • les frais générés par mon activité (équipement informatique, documentation, entretien du vélo 🚲, contribution coopérative ...)

  • les temps non rémunérés indispensables à ma survie (récupérations, congés)

  • les aléas (et si je ne trouvais plus de missions 😱)


Une fois intégrés ces éléments rationnels, il a fallu composer avec le fait que :

  • si je n'avais pas pour ambition de devenir riche, je ne voulais pas non plus être indépendante pour avoir moins de revenus qu'en étant salariée

  • j'avais conscience de mes compétences et de ma valeur ajoutée, et qu'il n'y avait pas de raisons que je les sous-estime

. . . tout en réalisant que, désormais, c'était MOI que je devais vendre 😁


De l'importance d'être à l'aise avec ses tarifs

Au fil du temps, j'ai bâti une grille de tarifs avec laquelle je suis à l'aise, car je la trouve cohérente.

Cohérente à la fois avec tout ce qui est expliqué ci-dessus et cohérente avec mes valeurs.


équipe

J'apprécie le fait de pouvoir accompagner des secteurs d'activité et des typologie de structures très différents, c'est très stimulant pour moi de :

  • passer d'une association de quartier à une PME industrielle,

  • d'interagir avec des animateur.rice.s, des technicien.nes, des ingénieur.e.s, des fonctions supports, ...

  • d'accompagner aussi bien des ouvriers que les membres d'un CODIR ou un.e dirigeant.e

💡 Toutes ces structures n'ont pas les mêmes moyens, certaines sont à but lucratif, d'autres non.

Pour pouvoir travailler avec toute cette diversité, si importante pour moi, il était indispensable que je construise une grille de tarifs différenciés. j'ai (par exemple) des tarifs adaptés aux petites structures de l'ESS.


accompagnement

De la même façon, j'apprécie de pouvoir mobiliser des méthodes d'accompagnement très diverses :

  • missions en temps partagé

  • missions de recrutement avec une offre à tiroir pour répondre aux différents besoins et budgets

  • projets ponctuels

  • Formations

  • Prestations de Conseil en Ressources Humaines (#PCRH) cofinancées par les OPCO des structures et l'Etat

  • . . .


J'ai donc adapté mes tarifs en fonction de nombre de jours que je vends, avec par exemple un coût jour dégressif pour les missions en temps partagé, et en fonction des cofinancements possibles.


En conclusion

Certes, je suis impactée comme chacun.e par l'inflation. Mais mon organisation actuelle permet d'en contenir au maximum les impacts (pas de salarié.e.s, pas de location de locaux, réalisation de l'ensemble des déplacements à vélo, ...).


Le budget consacré à un accompagnement externe représente souvent déjà un investissement important pour les petites structures.


Rester accessible à tous types de structures étant ma priorité, non, je n'augmenterai pas mes tarifs en 2024.




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